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Vers un observatoire de l'occupation du sol

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D’un observatoire de l’occupation du sol à la sécurité alimentaire du territoire : la place des activités vivrières.
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Robinson Lucas présente ses travaux d'enquête sur les activités vivrières sur le Haut-Lawa ©C.Berthier-Weinum
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Un public intéressé avait fait le déplacement pour la restitution de ses travaux ©C.Berthier-Weinum
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Ses travaux seront valorisés courant 2020 par un livret à destination des partenaires...
Suite au précédent travail de stage réalisé en 2018, Robinson Lucas, Agroéconomiste spécialisé en système d’information géographique, a mené un travail d'approfondissement en vue de développer  l’observatoire de l’occupation du sol du Parc amazonien de Guyane (AgriPAG) avec des données socio-économiques relatives aux activités vivrières[1] et plus spécialement à l’agriculture. Ces données sont le fruit d’une analyse croisée de données existantes (sources diverses dont INSEE), et d’un important travail de collecte réalisé sur Maripasoula, Papaichton, Taluen, Cayodé et Elahé, pendant plusieurs semaines entre juillet et septembre 2019

Trois campagnes d’enquêtes de différents formats (enquêtes sur les filières, Rappel des 24h, Profils alimentaires) ont été réalisées sur cette période, permettant d’avoir des résultats quantitatifs et qualitatifs, à l’échelle de bourgs et de villages. Les données obtenues, très riches, sont consignées dans un tableau de bord, qui devra faire l’objet d’une analyse multithématique dans les prochains mois, et ce dans une logique plus générale d’observatoire pérenne à renseigner sur du long terme dans le cadre partenarial.

Parmi les résultats principaux immédiats, il apparait que malgré la monétarisation de l’économie, les activités vivrières restent une réalité importante du territoire, qui compense le coût élevé de la vie, et contribue à la sécurité alimentaire des ménages. Par exemple, les activités agricoles et halieutiques couvriraient environ de 15 à 40% des besoins énergétiques de la population selon les localités (bourgs et villages). Dans un contexte en mutation forte, les activités vivrières s’adaptent mais se maintiennent. Aujourd’hui soumises à diverses problématiques, notamment d’ordre foncier, elles ne semblent pas menacées.

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Récolte du manioc sur le Haut-Lawa
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Travaux de maraîchage à Maripasoula
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Surface agricole sur Maripasoula
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En chemin vers l'abattis

 

Ces travaux ont fait l’objet de restitutions sur le territoire (à Maripasoula lors du dernier Conseil scientifique. Cf. brève concernée), et au siège du Parc amazonien le 12 décembre, cette dernière ayant été ouverte à l’ensemble des partenaires et acteurs intéressés de près ou de loin par cette démarche.

Ce travail sera par ailleurs valorisé courant 2020 sous forme d’un livret, à destination des collectivités concernées, des partenaires institutionnels, et pourquoi pas du grand public.Cette démarche a constitué une étape dans la caractérisation des pratiques vivrières du Sud Guyane, qui sera poursuivie au travers des Programmes relatifs aux connaissances des activités vivrières (incluant d’autres domaines que l’agriculture : ressources en bois, chasse, pêche, etc.)


[1] Activités vivrières : toutes les activités qui contribuent à la subsistance par l’exploitation directe de ressources naturelles environnantes. Ces activités font appel à des procédés artisanaux ou semi-artisanaux et sont destinés avant tout à la consommation familiale et de la communauté locale. Il s’agit plus spécifiquement ici de l’agriculture, la chasse et la pêche.