Qu’est-ce que représente le CVL pour vous ?
Ce que représente le CVL ou ce qu’il devrait représenter ? Le CVL devrait être un véritable espace d’expression, de discussion, de communication, mais surtout d’interpellation. On est là avant tout pour remonter les difficultés. Je ne pars pas pour autant sur cette logique de revendication éternelle ; il y a un temps où l’on revendique et un temps où il faut obtenir des choses et être capable de le reconnaître. C’est l’axe de travail que l’on va essayer de développer avec les autres membres du CVL.
Depuis combien de temps faites-vous partie du CVL ?
Cela fait six ans. J’ai eu le temps de voir que cela n’avait pas suffisamment avancé. Cela a été et cela reste très difficile de se faire entendre à tous les niveaux.
Il ne faut pas oublier que le CVL reste un organe consultatif ; il doit acquérir une certaine reconnaissance et une légitimité pour être écouté. Nos interlocuteurs peuvent faire ce qu’ils veulent de nos conseils : les prendre totalement en compte, partiellement, ou pas du tout… À l’heure actuelle, personne ne peut se prononcer là-dessus. Le CVL devrait en tout cas permettre de faire un lien entre la population en général et les différentes instances.
Vous pensez au Parc amazonien ?
Pas seulement. Le PAG n’a pas de compétences sur tout ; il ne donne pas d’ordre au maire d’une commune, il ne donne pas de conseils au président de la CTG ni d’ordre à la préfecture ou à la sous-préfecture. Mais le PAG peut servir de relais, de courroie de transmission des doléances des uns et des autres. Le CVL doit avoir cette possibilité d’entrer en contact avec ces instances, si elles-mêmes souhaitent partir de la réalité du territoire.
Vous souhaitez donc que le CVL s’engage davantage…
Il me semble qu’on est parti pour, le train est en marche. Mais aller prétendre aujourd’hui que le CVL va tout résoudre, non. Il y a des obligations, des responsabilités qui vont devoir être assumées, des moyens qui existent certainement déjà, mais qui vont devoir être affectés plus spécifiquement afin de permettre à ce CVL de vivre, aux membres de se rencontrer, etc. En tout cas, j’espère pouvoir aller beaucoup plus dans ce sens-là, et non pas rester dans l’immobilisme — peut-être par manque d’idées ou par manque d’ambition — dans lequel on a été pendant quelque temps.
Pourquoi vous présenter aujourd’hui à la tête du CVL ?
Vous savez, quand vous avez un outil, il ne va pas se fabriquer de lui-même. C’est comme la démocratie : on ne peut pas rester à l’écart et demander aux autres de tout faire. Il faut que les gens prennent leurs responsabilités, essaient des choses, mais ces choses-là ne se font pas seuls. Chacun doit y mettre du sien.
Le CVL est un outil qui a son importance. C’est jusqu’à présent le seul— et il faut le reconnaître au Parc — qui a permis à des populations de toutes les communes du sud de la Guyane d’avoir la possibilité de se rencontrer en direct. C’est quand même exceptionnel, quand on connaît la difficulté des moyens et des voies de communication, d’avoir des opportunités de rencontres sur cet énorme territoire. Maintenant, chacun doit se mobiliser pour que cet outil fonctionne.