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Retour de la mission Lac Mamilihpan

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© E. Courtois
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© E. Courtois
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Allophryne de Ruthven (Allophryne ruthveni) © E. Courtois
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Ara bleu (Ara ararauna) © E. Courtois
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Rainette de Courtois (Boana courtoisae) © E. Courtois
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Caiman crocodilurus © E. Courtois
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Pénélope à gorge bleue (Pipile cumanensis) © S. Uriot
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Ara bleu (Ara ararauna) © S. Uriot
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© E. Courtois
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© E. Courtois
Jusqu’ici, il n’avait jamais fait l’objet d’inventaires naturalistes. L’équipe partie explorer le lac Mamilihpan, sur la commune de Maripa-Soula, est revenue ce vendredi 31 mars, après dix jours de mission et 666 espèces animales et végétales recensées. Parmi elles, de surprenantes et belles découvertes, dont au moins une nouvelle espèce pour la Guyane.
 

Réalisée dans le cadre du programme « Découverte de la biodiversité des zones inexplorées du parc amazonien » – financé par le mécénat GMF – la mission Lac Mamilihpan a été accomplie, fin mars, avec succès.

L’équipe a remonté sur deux jours l’Alitani, tout au sud-ouest de la Guyane, pour arriver sur ce site et y inventorier – pour la première fois – la faune et la flore présentes : oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, mammifères et botanique.

Les zones de forêts inondées entre les abords du fleuve et le lac de 2 ha (long de 400 m et profond de 5 m) regorgent d’une biodiversité exceptionnelle, en témoignent les premiers retours de cette mission.  

  • 223 espèces d’oiseaux, avec de belles observations : 
    • pénélope à gorge bleue (Pipile cumanensis), 
    • héron agami (Agamia agami), 
    • caracara noir (Daptrius ater),​
    • et puis, une très belle population de plus de 40 aras bleus (Ara ararauna) sur le lac. Observés également en reproduction (nid et jeune au nid).
  • ​​77 espèces de poissons, dont 14 espèces sur le lac, avec la découverte de nombreux spécimens d’une espèce de cichlidé encore non-décrite (Nannacara sp), potentiellement nouvelle pour la science !
     
  • 48 espèces d’amphibiens recensées, dont des découvertes surprenantes, comme les deux espèces d’amphibiens littorales :
    • la rainette ponctuée (Boana punctata), qui n'était connue que du littoral en Guyane. Il s'agit de la 1re mention dans l'intérieur de la Guyane.
    • Ou encore la Scinax des savanes (Scinax nebulosus). Il s’agit de la 2e localité dans l'intérieur.
       
  • 28 espèces de reptiles avec une population de caïman à lunette (Caïman crocodilurus).
     
  • 10 espèces de mammifères : yapok, tayra, pecari à collier, tapir, atèle, singe hurleur, tamarin, saïmiri, capucin blanc. 
     
  • 1 nouvelle espèce d’insecte pour la Guyane : un odonate.

Quelques-unes de ces espèces sont en image, dans le diaporama photo ci-dessus.

L’équipe de six experts ayant réalisé ces inventaires, était composé d’un agent du Parc amazonien et de cinq autres experts indépendants ou issus d’associations naturalistes.
Ils ont également procédé à des prélèvements d’ADN environnemental, pour pouvoir détecter des espèces qui n’ont pu être observées lors de la mission.

La flore de sous-bois : de nouvelles mentions pour le Sud Guyane

Si les inventaires botaniques, eux, ont sont restés sommaires (du fait de manque de ressource humaine), cette première exploration a permis d’identifier 213 espèces de végétaux.
A noter qu’il s’agit pour certaines de la première mention de leur présence dans le quart sud-ouest de la Guyane. C’est le cas notamment de Anthurium eminens, Urospatha sagittifolia, Epidendrum amapense, Habenaria longicauda, Passiflora vespertilio, ou encore Utricularia trichophylla Spruce ex Oliv., petite plante carnivore aquatique vue sur les savanes tremblantes du lac, qui n’était jusque-là connue que de quelques localités sur le littoral de Guyane.
Ces nouvelles observations permettent d’améliorer la connaissance de la répartition de ces espèces sur le territoire.

 

Pourquoi le lac Mamilihpan ?

Les complexes lacustres du sud-ouest de la Guyane sont des habitats méconnus. Ils n'ont jamais fait l'objet de missions d'acquisition de connaissance. Leur faune et leur flore sont par conséquent totalement inconnues. Le lac Mamilihpan, situé sur le Haut-Lawa, est le plus important des sept lacs recensés dans la zone.