Un fossile de paresseux géant a été découvert à Maripa-Soula.
Les premiers à avoir compris que les ossements qu’ils venaient de déterrer n’étaient pas anodins, ce sont les garimpeiros du site d’Atouka, au sud de Maripa-Soula.
Par le biais d’intermédiaires, l’information est remontée au Parc amazonien et à notre référent archéologie. Ce dernier s’est emparé du sujet et a mobilisé les experts de l’Institut des sciences de l’évolution de l’Université de Montpellier, notamment le paléontologue Pierre-Olivier Antoine.
Une mission de terrain a été montée grâce au soutien financier du laboratoire d’excellence CEBA (Centre d’étude de la biodiversité amazonienne), avec l’appui logistique conséquent du Parc amazonien.
Deux agents du Parc amazonien ont accompagné les paléontologues sur le site avec des hommes des Forces armées et de la gendarmerie. Les résultats des fouilles ont été à la hauteur des espérances : de nombreux fossiles de paresseux géant (Eremotherium laurillardi) ont été découverts, notamment des éléments de la mâchoire, du crâne, un radius, une vertèbre et une côte. Une découverte historique pour le Plateau des Guyanes. « C’est le premier reste de cette mégafaune éteinte retrouvé en Guyane et le premier de ce type trouvé en France, nous allons travailler sur une page vierge », explique le paléontologue Pierre-Olivier Antoine.
Le paresseux géant pouvait mesurer jusqu’à quatre mètres lorsqu’il était dressé et peser jusqu’à quatre tonnes. Il avait l’aspect d’un ours, mais était herbivore. « C’était un animal terrestre et non pas arboricole, précise Pierre-Olivier Antoine, mais avec des dimensions proches d’un éléphant. » Il vivait dans un environnement de savane, devenu aujourd’hui forêt tropicale. L’espèce s’est éteinte il y a 12 000 ans.