Sur la place des Fêtes de Maripa-Soula, c’est l’effervescence. Une cinquantaine d’artisans venus de Maripa-Soula, Taluen, Antecume-Pata, Pidima, Papaïchton et même de Camopi, arrangent leurs stands pour présenter du mieux possible leurs produits. Bijoux en perles, hamacs et porte-bébés en coton naturel, vanneries traditionnelles, éventails en wax et sculptures sur bois couvrent les étals et offrent aux visiteurs un panel de la production artisanale du fleuve. Des agriculteurs, agro-transformateurs et cuisinières sont également présents et se font un honneur de valoriser les produits de l’abattis et la gastronomie locale.

Des artisans et des producteurs attendus

Quand le Marché s’ouvre au public, à 9 heures, certains exposants sont pris d’assaut. À quelques semaines des fêtes de fin d’année, ce rendez-vous est attendu par les habitants et visiteurs de passage dans la commune. Pour les artisans, il représente une opportunité pour vendre leurs productions. « Le Marché artisanal du Maroni est devenu au fil des années une manifestation incontournable sur le Lawa, explique Raymond Deye, agent de développement local à la délégation du Maroni du Parc amazonien, chargé de l’organisation de cet évènement. Il constitue une vitrine des savoir-faire du fleuve et contribue à la structuration de la filière artisanale. »

Initiation aux arts dessinés

En parallèle à ces stands d’artisanat se tiennent trois ateliers d’initiation. Compas en main, Antoine Dinguiou explique les bases du tembé aux participants, qui tracent sur leurs feuilles les entrelacs caractéristiques de cet art. Christine Yawalou, venue du Haut-Oyapock, propose une initiation à la gravure sur calebasse. L’illustrateur et enseignant Olivier Copin anime quant à lui un atelier d’initiation à l’aquarelle. À ses côtés, deux étudiantes du lycée professionnel de Balata, originaires de Maripa-Soula, présentent leur formation en communication visuelle – mais aussi la vie quotidienne d’un lycéen sur le littoral – aux jeunes venus se renseigner.

Une collaboration créative

Les arts dessinés reflètent la diversité des cultures du Sud de la Guyane ; ils sont particulièrement mis à l’honneur à l’occasion de ce Marché artisanal. La rencontre entre le tembé et le ciel de case est ainsi à l’origine d’une fresque réalisée par deux artistes de Papaïchton et Anapaïké (village du Haut-Maroni). Carlos Adaoudé, dit Kaliman, et Minesteli Ananuman mêlent leurs pinceaux et leurs couleurs, leurs techniques et leur sensibilité pour peindre une fresque sur la caserne des pompiers. Rassemblant sur une même œuvre les motifs traditionnels aluku et wayana, le résultat est à l’image du carrefour culturel que représente Maripa-Soula.

Les traditions du Lawa dessinées

Les arts dessinés s’expriment aussi chez les plus jeunes. Un concours de dessins sur « les traditions dessinées » est organisé pour les élèves de CM2 de la commune. Cinq classes relèvent le défi et peignent-collent-découpent les éléments emblématiques de leur culture sur de grands tissus, qui sont exposés le jour du Marché artisanal. Le dessin de l’école Tobie Balla, mettant en scène des danseuses et des tembé peints et sculptés, obtient les faveurs du public.

Une balade pour cloturer la journée

Organisée par l’Office de Tourisme de l’Ouest guyanais (OTOG), la randonnée sur le sentier des Géants, situé sur la piste reliant Maripasoula à Papaïchton a réuni une dizaine de personnes. D'une difficulté moyenne, dessinant une boucle de 3.8 km, les particpants étaient encadrés par Léo Mende, de l’OTOG. Il leur a fait profiter de ses connaissances, notamment en écologie et en botanique. Des arrêts réguliers pour observer une plante, un arbre, un animal ou un fruit, ont permit à Léo d’expliquer les caractéristiques d’un milieu, le mode de vie d’une plante ou encore sa place dans les cultures guyanaises.

Il est 16 heures, les artisans remballent leurs productions. Les enfants s’emparent de la scène de la place des Fêtes pour improviser des battle de danse. Les nombreuses animations proposées durant cette manifestation, notamment des tournois sportifs, auront, elles aussi, contribué à mettre en valeur le vivre-ensemble cher aux habitants de Maripa-Soula.