"Titiller le protocole de Nagoya” tel était le thème abordé lors du workshop les 28 et 29 novembre 2019 au Muséum d'Histoire naturelle de Toulouse.
A l’initiative de Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), de l’Institut de Recherche et Développement (IRD) et du Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse ce workshop était l’occasion d’échanger sur la mise en place du protocole de Nagoya qui prévoit des engagements pour les parties à la convention et assure une transparence aux fournisseurs et utilisateurs de ressources génétiques (RG) et de savoirs traditionnels. En France, les principes de ce protocole ont été retranscrits dans la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, en vigueur depuis 2016. En Guyane, une mission particulière de consultation des communautés est confiée au Parc Amazonien depuis juin 2019.
" Le programme du séminaire, volontairement interdisciplinaire, avec des intervenants du Brésil et de la Nouvelle-Calédonie, a permis de riches et stimulants échanges " souligne Tiffanie. Le premier jour, un long débat s’installe sur les notions d’Autochtonie et de savoirs traditionnels :
- Quelle place juridique pour les autochtones en France ?
- Comment définir les savoirs traditionnels ?
Ana Euler rattachée à l’Embrapa (Empresa Brasileira de Pesquisa Agropecuaria - Ministério da Agricultura, Pecuária e Abastecimento) intervenante pour le Brésil a présenté son expérience en matière d’élaboration de protocole de consultation des différentes ethnies amérindiennes présentes au Brésil.
Raphaelle Rinaldo a retracé la mise en place d’un cadre pour l’accès aux ressources génétiques sur le territoire du PAG depuis sa création en 2007. Une expérience pionnière en France.
L’entrée en vigueur de la loi biodiversité a imposé une nouvelle réglementation autour de l’accès aux ressources génétiques.
Tiffanie Hariwanari a présenté la mise en œuvre, dans le contexte guyanais, des dispositions découlant de la loi biodiversité de 2016 concernant la consultation des communautés. Elle est revenue sur les échanges menés depuis juin 2019 avec les scientifiques et les communautés d’habitants sur ces nouvelles dispositions.
Les tables rondes en fin de chaque journée ont été l’occasion pour la Nouvelle-Calédonie (représentants du Sénat Kanak) et la Guyane (Parc Amazonien) de partager des témoignages, une parole libre sur le thème de « la biodiversité, un bien commun » et du rapport des populations autochtones sur les savoirs dit traditionnels.
Parallèlement à ce workshop, le muséum de Toulouse a proposé aux participants de visiter l’exposition « Oka Amazonie, une forêt habité »